nos collègues disparus...

Catherine Friderich

Danseuse et enseignante en danse contemporaine disparue en juin 2024, Catherine a fait partie de la seconde promotion de formateurs spécialistes en AFCMD.

« En AFCMD, plus qu'ailleurs, nous avons appris à considérer chaque danseur comme quelqu'un de différent, d'unique. Savoir lire ces différences, sans les juger mais, les voir, les pointer, les catégoriser et les formuler. C'est ce qui nous permet d'apporter un point de vue distancié et "objectif" sur la danse. Intégrée à la préparation corporelle, le travail de l'AFCMD ouvre le regard, élargit la palette des perceptions, réveille les coordinations réflexes, conscientise les processus automatiques, afin de gagner de l'efficacité dans un souci d'économie et de confort.

Cette recherche qualitative d'aisance du mouvement permet aux danseurs de s'adapter à différents styles, d'être plus apte à la création et de rechercher une plus grande liberté artistique. Plus conscient et autonome, le danseur devient capable de modifier son état perceptif à la fois sensible et cognitif. Il peut alors s'approprier son action à des fins expressives.

Lorsqu'un danseur nous touche, il y a une adéquation entière et totale entre le fond et la figure, entre le fond et la forme ». 

Extrait de « Eclairage sur l'AFCMD et son application dans le champ du CRR de Paris » par C.Friderich, dans En quelques notes, Bulletin trimestriel de l'APEC-CRR, avril-mai 2009, 14, rue de Madrid - 75008 PARIS.

Mohamed Ahamada

Danseur et enseignant en danse contemporaine disparu en décembre 2023, Mohamed a fait partie de la première promotion de formateurs spécialistes en AFCMD.

« La prévention, appelée à la fédération "sécurité" est au cœur du questionnement de la formation des enseignants au sein de la FFAEMC (Fédération française des arts énergétiques et martiaux chinois) et c'est aussi l'objet de l'AFCMD.

En ce qui me concerne, je différencie "la sécurité" de la prévention. La sécurité est immédiate, avec des mouvements à faire et à ne pas faire, comme je le vois avec certaines écoles de Taï-chi et de Qi qong. La prévention se situe sur une longue durée et demande de questionner ce que l'on transmet, la manière dont on le transmet et avec quelles qualités. J'ai la prétention de croire que les ateliers en AFCM (Analyse fonctionnelle du mouvement) qui permettent d'expérimenter, de sentir, d'affiner la perception du mouvement ouvrent d'autres perspectives... La prévention ne dépend pas d'une interdiction de tel ou tel mouvement, mais de la qualité de la transmission du geste et d'un regard empathique porté sur les personnes ».

Extrait de « L'AFCMD dans l'enseignement des Arts Martiaux énergétiques chinois » par M.Ahamada, dans Au cœur du geste, N.Harbonnier, E.Lyon, V.Vuilleumier, Ressouvenances, 2023, p.350.

Danseuse et chorégraphe disparue en janvier 2020, Christine a fait partie de la toute première promotion de formateurs spécialistes en AFCMD, discipline qu'elle a enseignée pendant de longues années.

« Dans mes cours, j’essaie de faire comprendre aux danseurs que pour être disponibles dans une danse, qu’il s’agisse de sa propre danse ou en tant qu’interprète, il faut être très clair dans sa posture et savoir comment on se situe dans son élan postural. Je ne peux pas être à l’écoute des autres si je ne suis pas à l’écoute de moi-même. Il existe donc une trilogie très importante qui est : je reçois des informations, je me donne ces informations en me les appropriant et je les restitue ». 

Extrait de « Christine Lenthéric : De L’élan Postural À La Danse », c'est comme ça qu'on DANSE, cccdanse.com.

« A travers son expérience dans l'analyse du mouvement, qu'elle savait si généreusement transmettre, j'ai appris que l'on peut choisir de relier interprétation et savoir et que cette relation peut rester vivante. En enrichissant son savoir-faire avec l'intelligence du corps, on peut choisir plus consciemment ce que l'on veut transmettre dans la danse et sur scène ».

Témoignage de Claudia Miazzo dans Au cœur du geste, N.Harbonnier, E.Lyon, V.Vuilleumier, Ressouvenances, 2023, p.406.

Christine Lenthéric